Alain, Propos: L'opinion publique

Corrigé complet. Appréciation du professeur: "un assez bon commentaire, malgré quelques réflexions parfois un peu simplistes.". Note obtenue: 13/20.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: momo4481 (élève)

Texte étudié

Chacun a pu remarquer, au sujet des opinions communes, que chacun les subit et que personne ne les forme. Un citoyen, même avisé et énergique quand il n'a à conduire que son propre destin, en vient naturellement et par une espèce de sagesse à rechercher quelle est l'opinion dominante au sujet des affaires publiques. "Car, se dit-il, comme je n'ai ni la prétention ni le pouvoir de gouverner à moi tout seul, il faut que je m'attende à être conduit; à faire ce qu'on fera, à penser ce qu'on pensera." Remarquez que tous raisonnent de même, et de bonne foi. Chacun a bien peut-être une opinion; mais c'est à peine s'il se la formule à lui-même ; il rougit à la seule pensée qu'il pourrait être seul de son avis.
Le voilà donc qui honnêtement écoute les orateurs, lit les journaux, enfin se met à la recherche de cet être fantastique que l'on appelle l'opinion publique. "La question n'est pas de savoir si je veux ou non faire la guerre." Il interroge donc le pays. Et tous les citoyens interrogent le pays, au lieu de s'interroger eux-mêmes.
Les gouvernants font de même, et tout aussi naïvement. Car, sentant qu'ils ne peuvent rien tout seuls, ils veulent savoir où ce grand corps va les mener. Et il est vrai que ce grand corps regarde à son tour vers le gouvernement, afin de savoir ce qu'il faut penser et vouloir. Par ce jeu, il n'est point de folle conception qui ne puisse quelque jour s'imposer à tous, sans que personne pourtant l'ait jamais formée de lui- même et par libre réflexion. Bref, les pensées mènent tout, et personne ne pense. D'où il résulte qu'un État formé d'hommes raisonnables peut penser et agir comme un fou. Et ce mal vient originairement de ce que personne n'ose former son opinion par lui-même ni la maintenir énergiquement, en lui d'abord. et devant les autres aussi.

Alain, Propos

Souvent nous nous fions aux idées des autres et à nos préjugés. Alain, philosophe français du vingtième siècle se penche sur ce fléau dans ses Propos et s’interroge sur l’origine et les conséquences de l’opinion publique. Il dévoile au fil du texte qu’elle n’a pas vraiment d’origine et s’appuyant sur des illustrations, il nous montre ensuite qu’elle a une très grande emprise dans le monde politique. En effet, dans le premier paragraphe, Alain nous explique que personne n’a d’opinion propre et que tout le monde s’appuie sur l’opinion publique. Il montre ensuite que chacun se met à la recherche de cette opinion au lieu de s’intéresser et de penser par lui-même. Enfin, dans le troisième paragraphe, il expose que l’opinion publique peut être un réel problème pour un Etat et le mettre en danger.

I. Personne n’a d’opinion propre

Alain s’appuie sur un constat que beaucoup d’entre nous font : celui que l’opinion commune influe sur le comportement et les pensées alors qu’elle n’est pas le fruit d’une réflexion personnelle. Autrement dit, l’opinion publique naît grâce à des incertitudes et de façon plus ou moins énigmatique puisqu’elle concerne tout le monde et que personne n’est à son origine. L’opinion commune est donc impersonnelle et anonyme. C’est pour cela qu’Alain l’appelle « être fantastique » à la ligne 12. l’opinion commune concerne chacun de nous. Il est plus confortable de suivre des idées pré requises que de réfléchir par soi-même et se former sa propre idée sur un sujet. C’est le cas des affaires publiques. Personne n’ose imposer ni même exposer son propre point de vue de peur de n’avoir aucun pouvoir ni aucune influence. Or les divergences d’avis peuvent permettre une plus grande ouverture d’esprit. L’homme juge qu’il n’a pas assez d’emprise seul et préfère donc se rabattre sur une idée déjà toute formée même si elle ne lui appartient pas personnellement. Cependant chacun est capable de se former sa propre opinion mais il s’agit en fait d’un faux savoir puisqu’elle est souvent le fruit de réactions immédiates ou influencées. De plus une certaine forme de lâcheté et de peur fait que l’homme n’ose pas afficher ses propres convictions de peur d’être seul contre les autres et donc différent. Il préfère ainsi s’identifier aux autres plutôt que de s’affirmer en tant qu’individu. Alain montre que cette manière d « être de bonne foi » c’est à dire que l’homme pense bien faire en agissant de la sorte et il ne prend pas conscience qu’il se

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