Introduction
Corneille propose avec Nicomède une tragédie politique d’un genre nouveau, informant son lecteur dans la préface que « la tendresse et les passions, qui doivent être l’âme des tragédies, n’ont aucune part en celle-ci : la grandeur du courage y règne seule, et regarde son malheur d’un œil si dédaigneux qu’il n’en serait arracher une plainte ».
Contrairement au récit de l’historien Justin dont s’inspire l’intrigue, le dramaturge renonce à faire de son héros un parricide. Ni pitié, ni terreur comme il est de coutume dans la tragédie : Corneille souhaite avant tout que Nicomède ne suscite qu’admiration.
L’action de la pièce est une querelle de succession : la question étant qui de ses deux fils Prusias va désigner pour lui succéder, Nicomède, héros chargé de lauriers, ou Attale, fruit d’un second lit et créature de Rome.
Véritable tragédie politique qui met en scène la pax romana, la politique romaine envers ses alliés qu’elle veut soumis et serviles.
La scène qui précède l’extrait que l’on va étudier constituait un discours argumentatif de Flaminius, qui tentait de convaincre Laodice de l’intérêt que peut représenter son mariage avec Attale, justifiant l’intervention de Nicomède qui s’indigne des discours manipulateurs de son rival.
Cette scène 3 de l’acte III constitue un duel d’arguments avec montée progressive de la tension. Confrontation entre Nicomède, héros de la pièce et Flaminius son adversaire, ambassadeur de Rome. Cour du roi se remplit alors du jeu des intérêts.
Projet de lecture
On prêtera une attention particulière d’une part à la répartition des rôles des protagonistes qui pose véritablement problème, les 2 personnages n’arrivant pas à s’accorder sur une définition commune de leurs rôles respectifs.
D’autre part on essaiera de montrer au contraire de Voltaire qui a dit en parlant de la pièce que « la plupart des scènes ne sont que des conversations assez étrangères à l’intrigue » que cette scène constitue un tournant dans la pièce puisqu’elle établit Nicomède comme vainqueur du duel verbal, annonçant dès lors l’échec des projets de Flaminius.
Mouvement du texte
I. Confrontation entre Nicomède et Flaminius avec une montée progressive de la tension, sans savoir encore qui des 2 sera le vainqueur de ce duel de pouvoir
II. Nicomède parle plus, ses répliques sont plus longues, Laodice s’est rangée de son coté, a le dessus et Flaminius sortira d’ailleurs de scène le 1e