Madame de La Fayette, La Princesse de Montpensier - Incipit

Commentaire entièrement rédigé en deux parties :
I. Un personnage extraordinaire malgré la guerre civile
II. Comment un mariage à l’origine simple se complique

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: damianel (élève)

Texte étudié

Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup dans son empire. La fille unique du marquis de Mézière, héritière très-considérable, et par ses grands biens, et par l’illustre maison d’Anjou, dont elle était descendue, était promise au duc du Maine, cadet du duc de Guise, que l’on a depuis appelé le Balafré. L’extrême jeunesse de cette grande héritière retardait son mariage, et cependant le duc de Guise, qui la voyait souvent, et qui voyait en elle les commencements d’une grande beauté, en devint amoureux, et en fut aimé. Ils cachèrent leur amour avec beaucoup de soin. Le duc de Guise, qui n’avait pas encore autant d’ambition qu’il en a eu depuis, souhaitait ardemment de l’épouser ; mais la crainte du cardinal de Lorraine, qui lui tenait lieu de père, l’empêchait de se déclarer. Les choses étaient en cet état, lorsque la maison de Bourbon, qui ne pouvait voir qu’avec envie l’élévation de celle de Guise, s’apercevant de l’avantage qu’elle recevrait de ce mariage, se résolut de le lui ôter et d’en profiter elle-même, en faisant épouser cette héritière au jeune prince de Montpensier. On travailla à l’exécution de ce dessein avec tant de succès, que les parents de mademoiselle de Mézière, contre les promesses qu’ils avaient faites au cardinal de Lorraine, se résolurent de la donner en mariage à ce jeune prince. Toute la maison de Guise fut extrêmement surprise de ce procédé ; mais le duc en fut accablé de douleur, et l’intérêt de son amour lui fit recevoir ce manquement de parole comme un affront insupportable. Son ressentiment éclata bientôt, malgré les réprimandes du cardinal de Lorraine et du duc d’Aumale, ses oncles, qui ne voulaient pas s’opiniâtrer à une chose qu’ils voyaient ne pouvoir empêcher ; et il s’emporta avec tant de violence, en présence même du jeune prince de Montpensier, qu’il en naquit entre eux une haine qui ne finit qu’avec leur vie. Mademoiselle de Mézière, tourmentée par ses parents d’épouser ce prince, voyant d’ailleurs qu’elle ne pouvait épouser le duc de Guise, et connaissant par sa vertu qu’il était dangereux d’avoir pour beau-frère un homme qu’elle eût souhaité pour mari, se résolut enfin de suivre le sentiment de ses proches et conjura M. de Guise de ne plus apporter d’obstacle à son mariage. Elle épousa donc le prince de Montpensier[...].

Madame de La Fayette, La Princesse de Montpensier - Incipit

Introduction

Madame de La Fayette, auteur importante du XVIIème, publia La Princesse de Montpensier en 1662. Son œuvre, un roman du classicisme, rapportant les intrigues amoureuses et politiques durant les guerres de religions, pendant le règne de Charles IX, soit un siècle avant la vie de l’auteur et la parution de ce roman. Le texte est l’incipit du roman, il conte les débuts d’un amour mal partie, entre deux personnes qui ne souhaitait pas s’épouser, Marie de Mézières et le Prince de Montpensier. Les guerres de religions frappant le pays n’arrange en rien, ainsi que la grande beauté de la Princesse de Montpensier, anciennement Mlle de Mézières, qui lui valut plusieurs prétendants activant la colère de son mari. Comment Madame de La Fayette fait-elle ressentir les émotions aux lecteurs dans se passage ? Nous verrons en premier en quoi la princesse de Montpensier reste un personnage extraordinaire malgré la guerre civile, puis en second comment un mariage à l’origine simple se complique.

I. Un personnage extraordinaire malgré la guerre civile

Dans le milieu social de la noblesse, vit une jeune femme hors du communs, elle possède toute les qualités requises pour une personne de ce rang sociale, malgré les guerres de religions : Mlle Marie de Mézières.

Elle se distingue par sa beauté, l’excellence de ses qualités physiques comme le démontre le vocabulaire valorisant, elle est d’une « grande beauté », en plus d’être belle, elle est jeune, l’hyperbole « dans une extrême jeunesse » le confirme. Sa jeunesse témoigne de sa fragilité, son inexpérience. Elle est aimé et rend cette amour réciproque avec le Duc de Guise, frère du Duc du Maine accordé à la princesse, le champ lexical de l’amour le précise, il « en devint amoureux et en fut aimé », c’est un « amour » secret qu’ils cachèrent. Mlle de Mézières est comme une héroïne de conte de fées, c’est un personnage idéalisé, mais l’action se déroule dans le monde dangereux de la Cour.

En plus de sa beauté et de sa jeunesse Marie de Mézières, est un personnage hors du commun par ses origines, étant la « fille unique du marquis de Mézières », elle est « une héritière très considérable », elle possède de « grands biens », cela nous rappelle que c’est bien l’héroïne éponyme de se roman. Mais aussi par ses origines sociales, elle fait partie de « l’illustre maison d’Anjou dont elle était descendue », elle est d’une grande famille renommé, e

Accédez à la suite de ce contenu
Obtenez un accès immédiat à tous nos contenus premium.