Freud, Métapsychologie: l'hypothèse de l'inconscient (1)

Commentaire linéaire, entièrement rédigé. Note obtenue: 14/20.

Dernière mise à jour : 09/01/2022 • Proposé par: Chrismartienne (élève)

Texte étudié

On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychisme inconscient et de travailler avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes compulsionnels chez le malade; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine, et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérience immédiate. Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse.

Freud, Métapsychologie

Les rêves, les symptômes des névrosés, les lapsus montrent que la conscience est lacunaire. On ne peut pas toujours les expliquer lorsqu’ils surviennent. Ainsi admet-on souvent l’existence de l’inconscient pour interpréter des actes ou des pensées dont le sujet n’est pas conscient, mais qui motivent ses rêves, sa maladie ou encore ses lapsus. L’idée fondamentale de Sigmund Freud est que l’inconscience est nécessaire pour interpréter ces phénomènes, car les preuves de son existence sont irréfutables. Autre que les rêves et les symptômes de maladies psychiques, le fondateur de la psychanalyse évoque, entre autres, l’origine de nos pensées.

Admettre l’existence de l’inconscient est-il absolument nécessaire dans l’explication de certains phénomènes alors que ce sont des phénomènes conscients ou bien, au contraire, peut-on affirmer que ce sont des effets du corps sur l’esprit ? Après avoir exposé la contestation engendrée par le fait d’admettre cet inconscient et justifier son existence en énonçant qu’il est nécessaire et légitime du fait des difficultés de la conscience, Freud annonce un raisonnement qui aboutirait à des preuves. Afin de juger l’hypothèse défendue par le philosophe autrichien, nous devrons répondre à quelques questions : L’inconscient peut-il être connu rationnellement ? Comment trouver des preuves de son existence alors que ses conséquences seraient justement hors de notre conscience ? L’existence d’un psychisme inconscient signifierait-il que nous sommes dirigés pas des pulsions et des sentiments qui sont inconscients ? La raison et la volonté ne nous permettent-ils pas de ne pas céder à nos instincts et à nos passions ?

I. L'inconscient, une hypothèse à la fois nécessaire et légitime

Dans la première partie de son texte, Freud dit que le droit d’admettre l’inconscient est très contesté, mais il affirme que son hypothèse est à la fois nécessaire et à la fois légitime.

En effet, dans sa première phrase il pose le problème soulevé par son hypothèse, souvent contestée : pour le dix-neuvième siècle, l’hypothèse de l’existence de l’inconscient est une révolution qui blesse en quelque sorte l’homme. Après Copernic qui montra que la Terre n’était pas le centre de l’univers, Freud dit que le moi n’est pas maître chez lui. Pour lui, nous ne sommes pas les maîtres de nos pensées, et le moi conscient n’est pas le centre véritable du sujet. Le philosophe, pour répondre à cette contestation, énonce dans sa deuxième phrase deux thèse

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