La conviction d’avoir raison est-elle un obstacle au dialogue ?

Ceci est le devoir que j'ai rendu et pour lequel j'ai eu 15.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: titenaty25 (élève)

Nous pouvons ressentir quotidiennement des situations de crise où, parce que les protagonistes restent campés sur leurs positions, tout compromis est impossible, tout dialogue inconcevable. Le dialogue est un discours à plusieurs voix cherchant la vérité universelle, et présupposant, entre ceux qui parlent et se répondent, une raison commune. A l’inverse, il est également flagrant de constater à quel point le manque de convictions rend le dialogue inintéressant.
Dès lors, nous pouvons nous demander si la conviction sert ou dessert la tenue effective du dialogue. Nous verrons dans un premier temps en quoi les convictions sont indispensables à l’échange, puis, dans un deuxième temps, pourquoi l’acceptation de la critique est néanmoins nécessaire et, dans un troisième temps, comment abuser des convictions peut éloigner de la vérité.

Un monde véritablement humain ne pourrait se défaire du dialogue, là où la parole prend réellement son sens. En effet le monde commun, composé d’entrelacements de différences, consacre la nécessité d’une vie sociale propre à l’humanité. Or, parler, c’est échanger et donc se situer sur le plan intersubjectif, s’ouvrir la perspective d’une vie sociale et se placer dans la société. Le dialogue entre deux ou plusieurs individus est donc avant tout une volonté d’échange, volonté partagée et donc ouvrant sur la possibilité d’une communication, d’un enrichissement mutuel. C’est là la pensée de Merleau-Ponty, philosophe français su XXe siècle, lorsqu’il écrit : « Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre moi et autrui un terrain commun ». Ce « terrain commun » est la représentation de la société sans laquelle l’individu n’est rien. Dès qu’il y a dialogue, il se forme donc ce « terrain commun », propre à l’échange. Or, dès lors qu’un individu accepte volontairement le dialogue, il ne peut y avoir d’obstacle, dans l’absolu, à ce que celui-ci se tienne. Issu de la volonté même de l’individu, il semblerait étrange et déraisonnable que celui-ci entrave le dialogue. Ainsi, pour celui qui désire le dialogue, qu’il soit porteur de convictions ne devrait pas entraver la bonne tenue du dialogue.
De plus, avoir des convictions est la condition sine qua non pour qu’il y ait dialogue. En effet il ne peut y avoir opposition et échange que s’il y a quelque chose à opposer ou à échanger. Celui qui n’a pas de convictions en est réduit à choisir celles des autres. Il n’y a alors plu dialogue mais discours, de ce

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