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Corrigé gratuit commentaire de texte BAC ES 2012 PHILOSOPHIE : De l’obéissance passive, BERKELEY


18 Juin 2012 Consulté 6350 fois
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Epreuves corrigée du BAC ES 2012 de philosophie

Explication d'un texte philosophique

extrait de De l’obéissance passive, BERKELEY


Expliquer le texte suivant ,

En morale, les règles éternelles d’action ont la même vérité immuable et universelle que les propositions en géométrie. Ni les unes ni les autres ne dépendent des circonstances, ni des accidents, car elles sont vraies en tout temps et en tout lieu, sans limitation ni exception. « Tu ne dois pas résister au pouvoir civil suprême » est une règle qui n’est pas moins constante ni invariable pour tracer la conduite d’un sujet à l’égard du gouvernement, que « multiplie la hauteur par la moitié de la base » pour mesurer la surface d’un triangle. Et de même qu’on ne jugerait pas que cette règle mathématique perd de son universalité, parce qu’elle ne permet pas la mesure exacte d’un champ qui n’est pas exactement un triangle, de même on ne doit pas juger comme un argument contraire à l’universalité de la règle qui prescrit l’obéissance passive, le fait qu’elle ne touche pas la conduite d’un homme toutes les fois qu’un gouvernement est renversé ou que le pouvoir suprême est disputé. Il doit y avoir un triangle et vous devez vous servir de vos sens pour le connaître, avant qu’il y ait lieu d’appliquer votre règle mathématique. Et il doit y avoir un gouvernement civil, et vous devez savoir entre quelles mains il se trouve, avant qu’intervienne le précepte moral. Mais, quand nous savons où est certainement le pouvoir suprême, nous ne devons pas plus douter que nous devons nous y soumettre, que nous ne douterions du procédé pour mesurer une figure que nous savons être un triangle.

La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.


Corrigé

 

Thème : la relativité des jugements moraux

Problème : que peut-on répondre à ceux qui affirment que les jugements moraux sont relatifs (aux circonstances) et subjectifs ? Sur quoi repose, par delà la simple force, la légitimité du pouvoir ? 

Idée directrice : la moralité est universelle et infaillible si on sait la reconnaître

Structure du texte :

・  affirmation du parallélisme entre règles morale et jugements géométriques : immuabilité et universalité

・  les irrégularités et circonstances sont indépendantes des règles géométriques et ce principe vaut aussi pour la morale

・        ainsi la soumission au pouvoir est du même ordre que la soumission aux vérité géométriques

Enjeu : il s'agit de légitimer le pouvoir politique et morale en le fondant sur les bases solides d'une rationalité universelle.


Moments et concepts clés :

            Dans un premier temps, Berkeley affirme la thèse selon laquelle une même rationalité est à l’œuvre en géométrie et dans les questions morales. Même si les deux domaines sont distincts, à savoir, la vérité et la justice, c'est bien toujours la même validité formelle qui est identifiable et qui est la mesure de nos jugements.

            Éternité, universalité et immuabilité sont les caractéristiques des deux types de jugement. Autant cette idée pouvait être aisément compréhensible s'il s'était agi de morale stricte (« ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'il te fasse » est aisément universalisable) autant la proposition de Berkeley semble dépasser le champ de la morale pour s'étendre au champ politique.

            Pour autant c'est bien cette rigueur formelle qu'il s'agit d'identifier au sein de la complexité et l'impureté du réel.

                                               *          *          *         

            Il s'agit donc de confronter au réel la mesure parfaite dont nous disposons en géométrie pour comprendre, par analogie, la difficulté qui est la nôtre d'apercevoir la perfection morale qui doit nous servir de principe. Or aucun objet réel n'est aussi parfait qu'une règle mathématique, et pourtant c'est bien cette règle qui non seulement est juste mais nous permet d'évaluer le réel. De la même façon c'est à l'aune de règles morales, dont nous avons l'intuition parfaite, que nous évaluons comme juste ou injuste un ppouvoir.

            Ici (ligne 11) apparaît la véritable finalité de l'argumentation qui est de justifier le principe de l'obéissance passive. Par obéissance passive il faut entendre l'idée qu'il est injuste de résister au pouvoir étant donné que l'idée même de justice nous est donné avec le pouvoir en exercice même.

            De même qu'il « doit y avoir un triangle » il « doit y avoir un pouvoir légitime ». Ici se manifeste toute la complexité de l'immatérialisme de Berkeley puisque d'un côté les choses ne sont que des objets pour notre esprit et qu'en même temps Berkeley affirme l'existence de formes pures qui précèdent la perception de ces objets et qui nous permettent de porter un jugement sur eux. Le point aveugle de ce texte c'est la croyance de l'auteur en un dieu qui non seulement nous parle à travers nos perceptions mais assure l'éternité, l'immuabilité et l'universalité des perceptions et des principes.

Comment comprendre que la légitimité d'un jugement repose sur l'observation des faits (champ triangulaire, comme pouvoir civil juste) alors même que l'instrument de mesure semble être extérieur à cette facticité ? 

                                               *          *          *        

            Berkeley affirme l'existence de fait du pouvoir civil et l'évidence de sa légitimité. Pour l'auteur la seule réalité des choses est d'être perçue (esse est percipi c'est-à-dire être c'est être perçu). En ce sens l'esprit se trompe lorsqu'il croit que les qualités sensibles suppose une substance matérielle qui les porterait. Au contraire Berkeley affirme que les choses ne sont qu'une "collection d'idées". Ainsi douter de l'existence des propriétés du triangle serait comme douter de l'existence même de ce triangle. Et si nous avons en nous l'idée de justice c'est parce qu'est cette idée qui est à l’œuvre dans les choses, seule source de tout savoir.

            Pour autant on peut se demander en quoi réside l'activité de l'esprit humain, surtout dans le domaine de l'action pratique. En effet faire l’usage de la raison intellectuelle ou morale ne revient pas à se soumettre mais à être autonome, c'est-à-dire à se donner sa propre loi. Ce qui en mathématique conduit à « poser » des postulats et à en déduire des conséquences. « Si...alors »...Le « si » (le postulat) étant parfaitement libre il peut conduire affirmer que la somme des trois angles d'un triangle peut être supérieure à deux droits comme dans le cas des géométrie non euclidiennes. De la même  façon la morale qui ne consisterait qu'à se soumettre au pouvoir extérieur manquerait l'intériorité propre à la morale que Rousseau et Kant appelleront l'autonomie ..

Commentaire : Ici c'est à une questionnement interne au système de Berkeley qu'il faudrait s'atteler. En se demandant comment il serait possible de répondre à l'objection selon laquelle la morale et la justice ne relève pas seulement d'une idée mais d'une sensibilité, voire d'un sentiment. Éprouver le sentiment d'injustice c'est ressentir l'idée que le monde devrait être autrement qu'il n'est. D'où ce sentiment peut-il provenir, alors même qu'il n'a pas d'équivalent dans la rationalité pure des mathématiques ? Et l'histoire ne contredit-elle pas la légitimation de l'ordre établi prôné par Berkeley ? N'est-ce pas en s'opposant aux pouvoirs injuste que la justice a pu, péniblement, se faire jour ? Berkeley ne se contente-t-il pas de reconduire l'amor fati, la soumission bienveillante à la nécessité et à tous les pouvoirs, tout comme saint Paul invite les croyants à le faire dans le Nouveau Testament : « "Esclaves, obéissez à vos maîtres d'ici-bas avec crainte et tremblement »  (1 Co 7, 20-25)  




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