Vous êtes ici

Bac philo 2015 - Série L

Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral?

Avertissement : il ne s’agit ici que de pistes de réflexion et non d’une copie type nécessairement attendue par vos correcteurs. D’autres approches, d’autres thèses et arguments sont possibles. 

Introduction / Problématisation

Le succès des restaurants végétariens, la vogue du bio, mais aussi le regain des mouvements « pro-life » contre l’avortement, montrent assez que nous accordons au vivant et à la vie un caractère sacré. Pourtant nous savons aussi que l’homme est un omnivore et que pour lutter contre les maladies, il est amené à manipuler la nature ou encore à pratiquer des vivisections. Se pose donc le problème de savoir quels  sont nos devoirs à l’égard du vivant. Y a-t-il obligation à  respecter, c’est-à-dire à laisser intact, voire à favoriser l’existence de tous les vivants (que l’on définira comme les membres de toutes les espèces qui manifestent par leur organisation les caractéristiques de la vie) ? S’agit-il bien d’un devoir moral, d’une nécessité qui déborde la seule considération éthique ou bien au contraire d’une simple possibilité, voire d’une adhésion idéologique ? Plus simplement, peut-on admettre que le vivant, autre que l’homme, soit un sujet qui ait des droits ? Nous chercherons à répondre à cette question par des arguments pour et contre avant de voir quelle forme de respect la raison nous commande d’adopter à l’égard du vivant.

Partie I.

Respectabilité du vivant.

La première raison qui rend le vivant respectable est sans doute la souffrance qu’il peut éprouver dès lors qu’on le manipule sans le différencier de quelque chose d’inerte. Le vivant n’est pas comme une machine, quoi qu’en dise Descartes, au XVIIe siècle, dont la théorie de « l’animal-machine » devait déclencher un mouvement de rejet en Angleterre, d’où sont nés les premiers mouvements de défense des animaux. L’argument de la souffrance est aussi le critère avancé par les opposants de l’avortement dans certains pays qui l’autorisent. Dès lors que les terminaisons nerveuses sont formées, à la sortie du stade embryonnaire, l’intervention abortive est alors jugée criminelle. L’usage généralisé des anesthésiants montre aujourd’hui combien respecter le vivant, c’est d’abord ne pas le faire souffrir. Toutefois peut-on généraliser ce scrupule à tous les vivants ? A l’insecte ? Au protozoaire ?                           

On se heurte ici à un problème majeur : notre devoir de laisser intacte la vie des membres des autres espèces est-il vraiment fondé ? Pour les partisans du mouvement antispéciste, comme le philosophe australien Peter Singer, cela ne fait pas de doute. Scandalisé par la production alimentaire industrielle (en particulier de la viande), par les souffrances infligées aux cobayes dans les recherches pour les produits cosmétiques, l’auteur de La libération animale  (1975), en appelle a une prise de conscience globale et prêche le végétarisme. L’homme est un vivant parmi d’autres et son premier devoir est de respecter ce qui l’entoure, de sortir d’une lecture littérale de l’injonction divine formulée au début de la Bible, dans la Genèse, où l’homme est missionné pour commander aux êtres vivants comme à des esclaves.     Plus fondamentalement, respecter le vivant serait un devoir vis-à-vis de soi. Les recherches en éthologie sur le comportement animal ou en génétique sur les composants des mammifères prouvent que notre proximité avec l’animal est plus grande que nous le croyions par le passé. On pourrait alors dire que le commandement de l’oracle de Delphes, dans l’Antiquité : « Connais-toi toi-même », passe par l’examen de ce qui nous est le plus proche, comme si le détour par l’animal était un vecteur moral et un rappel à l’humilité. Dans L’appel de la forêt, Jack London montrait comment le chien Buck ne perdait pas sa dignité en laissant remonter en lui l’instinct de ses ancêtres les loups. Respecter le vivant, n’est-ce pas aussi respecter ses propres origines ?

Partie II.

Il n’y a de devoir qu’à l’égard des personnes.

Mais à trop  vouloir rappeler que nous sommes nous aussi des animaux, ne risque-t-on pas d’élargir exagérément le champ de nos responsabilités et d’oublier ce qui différencie l’homme de tout autre être ? Rappelons d’abord ici que Darwin avait réagi contre l’usage politique qu’on avait tenté de faire de sa théorie de l’évolution. Si la lutte pour la survie est la caractéristique qui permet d’expliquer l’évolution des vivants, l’auteur de L’origine des espèces soutenait aussi  que dans le cas de l’homme cette lutte du plus fort contre le plus faible se renversait, l’homme ayant par le développement de son intelligence, la capacité de se soucier des plus faibles de ses congénères. Rousseau avait lui avait soutenu que dès l’état de nature, l’homme éprouve de la pitié à l’égard de ses semblables, laquelle tempère son instinct de conservation (« l’amour de soi ») et sert de fondement à la morale. La capacité à respecter autrui semble donc d’abord une caractéristique humaine.                                                                                               

On peut donc soutenir que l’obligation morale ne naît qu’avec l’homme et pour l’homme. C’est ce qu’expliquait Kant lorsqu’il avançait l’idée que c’est par l’impératif catégorique et en particulier sa troisième formulation dans Les fondements de la métaphysique des mœurs que se distingue l’homme comme une personne, statut qui oblige à en faire une fin et non un moyen. D’où l’on peut déduire qu’il n’y a pas vraiment de devoir moral au sens strict à l’égard de ce qui n’est pas un homme. Dans les débats sur l’avortement, c’est ce concept qui est décisif : l’embryon est-il déjà une personne ou pas ? Si ce n’est pas le cas, le faire disparaître n’est pas un crime, ni un manque de respect.                                                                                                                                                                                                          

Mais allons plus loin : dès lors qu’on estime que tout être vivant a la dignité d’une personne, n’est-ce pas à l’identité même de l’homme que nous touchons ? Le problème déborde alors la morale et touche à l’anthropologie. Car si on interdit de manger de la viande non plus seulement par choix culturel (ce que font les brahmanes, en Inde, depuis des millénaires) mais au nom de la raison universelle,  on ne pourra plus définir l’homme comme un omnivore. Réciproquement si tout être vivant est une personne, toute expérimentation sur lui deviendra problématique et c’est la recherche scientifique grâce à laquelle la longévité humaine est en passe de doubler qui risque d’en pâtir.

Partie III.

Un problème politique?

Il faut donc nuancer le devoir de respectabilité à l’égard des vivants en prenant un autre point de vue, plus global et même politique. Pour certains la respectabilité du vivant fait partie de notre responsabilité à l’égard de la nature entière dont on sait qu’elle est menacée par notre activité industrielle. Ainsi pour le philosophe contemporain Hans Jonas, il existe un « principe responsabilité » qui oblige à reformuler l’impératif kantien en demandant d’agir de telle sorte que les effets de notre action ne mettent pas en péril la vie sur terre. Ce rappel a servi de fondement à la « deep ecology » (écologie profonde) qui accorde à tout être vivant des droits. Michel Serres, dans le Contrat naturel, rappelle que nous nous comportons en parasites avec notre propre planète. Respecter le vivant devient une condition de notre survie car épuiser les fonds marins, c’est briser la chaîne alimentaire  et nous mener à la disparition de notre propre espèce.                                                                                                                                                                                                                        Contre cet alarmisme, Luc Ferry objecte dans Le nouvel ordre écologique que l’homme est un animal historique et que ce serait une régression par rapport aux acquis des Lumières que de donner aux vivants des droits. Il faut donc rappeler que si l’homme a des devoirs vis-à-vis des vivants, ils ne peuvent être de même nature que ceux à l’égard de l’homme. On peut certes inscrire la non-souffrance dans une charte de défense des droits des animaux mais il faut hiérarchiser les chartes et rappeler que celle des droits de l’homme prime sur toutes les autres.

Conclusion.

Il est sans doute à l’honneur de l’homme de repenser dans un sens plus respectueux son rapport aux autres vivants. Et peut-être peut-on étendre aux animaux qui nous sont proches ce que Camus disait dans ses Réflexions sur la peine capitale, à savoir que le droit de vivre est le premier des droits de l’homme. Mais la « zoophilie » ne doit pas nous faire oublier que l’animal n’entre pas dans l’histoire, qu’il reste bête comme le dit La Fontaine dans la fable « les deux amis » et que l’homme par son unicité demeure un mystère bien plus respectable dans l’univers.

 

Vos réactions

Pourquoi pas...

Bonjour,

Je trouve que l'effort est pas mal, n'est-ce pas notre devoir moral que de faire ne pas faire souffrir ou tuer quand nous avons le choix ? Gary Francione a une bonne analyse de ce sujet. Car souvent, nous n'avons pas besoin de choisir.

Par ailleurs, pourquoi toujours considérer L'Humain vs les autres êtres vivants ? Notre construction sociale spéciste donne lieu à des conclusions comme celle-ci, de considérer que " l’homme par son unicité demeure un mystère bien plus respectable dans l’univers." ce qui n'est juste que du point de vue de notre espèce, pas pour les autres points de vue.

Ce piédestal, nous l'avons construit nous-même pour monter dessus. Et n'a que la légitimité que notre idéologie lui donne.

non

Cette analyse est beaucoup trop spéciste et centré sur l'éspèce humaine.
"l'homme, par son unicité, demeure un mystère bien plus respectable dans l'univers."
Cette phrase montre juste a quel point l'Homme est égocentrique et narcissique.
Pourquoi hiérarchiser les souffrances? De quel droits? Ceux des Hommes? Si on prend du recul et qu'on réfléchis, ca ne ce tien absolument pas.
Un être vivant, conscient, quel qu'il soit, a droit au respect, point barre. Mais l'espèce humaine est encore trop limité pour comprendre ca.

N'est-ce pas un peu court

N'est-ce pas un peu court pour une dissert' de philo ?
"L'homme est un omnivore" => eh non !
Puis bon "il n'y a de devoir qu'à l'égard des personnes" => c'est un rempart. Définissez "personnes".

(Le progrès pour son côté positif)

Le progrès est le point qu'il ne faut pas négliger (supplémentation en B12, production de tissus humains pour la recherche scientifique...) aujourd'hui il n'y a plus d'excuses à ne pas respecter les animaux.

L'humain est un omnivore je vous l'accorde mais un omnivore qui peut s'améliorer et donner enfin un sens à ce mot "humain" Merci le progrès de faire qu'on peut devenir végane et évoluer moralement.

L’animal n’entre pas dans l’histoire,

Pardon, mais quelle ineptie ! L'homme, son histoire, c'est à dire son avenir, saurait-il se passer de l'animal ?
Le simple exemple de l'abeille dont la disparition souvent évoquée, parfois envisagée, montre combien l'homme et son histoire en est éminemment dépendant.
"Il est sans doute à l’honneur de l’homme de repenser dans un sens plus respectueux son rapport aux autres vivants" ; c'est cette phrase qui devrait apparaître en ultime conclusion.

Respecter le vivant est un devoir moral

Tout ce qui est vivant cherche a rester en vie et se protège de la mort . Les animaux sont comme les humains capables de souffrir et méritent comme eux le bonheur . Ne pas massacrer la nature et les animaux est un devoir moral pour cette raison et aussi parce que leur destruction se retourne contre nous . La vie est un tout dont nous devons respecter toutes les facettes :les humains ,en haut de la pyramide ,en ont la grande responsabilité .

Bof

Elle ne casse pas trois lattes à une barrique cette proposition de corrigé. Pour une analyse précise de la question posée, pour un développement pertinent, qui donne à penser, sans se contenter de tourner autour du pot, on repassera !

respecter tout être vivant....

Parler de l'avortement est un peu tendancieux, l'avortement n'est pas une problématique philosophique mais humaine et strictement personnelle.

Respect de la Vie

Personne ne connait plus, ni ne lit plus Albert Schweitzer. Il a pourtant écrit un livre fondateur: "Civilisation et éthique" qui est un hymne au respect de la Vie...

information incorrecte

Vous avez écrit dans la Partie II: "toute expérimentation sur [un être vivant] deviendra problématique et c’est la recherche scientifique grâce à laquelle la longévité humaine est en passe de doubler qui risque d’en pâtir".
Si dans "êtres vivants" faisant l'objet de tests vous voulez dire la catégorie animale, je vous invite à vous renseigner sur cette question à l'aide de ce lien: http://www.stopvivisection.eu/fr/content/quest-ce-que-la-vivisection-que...
Sans compter la torture et le massacre infligé inutilement à des êtres sensibles, la vivisection est aussi, comme vous pouvez le lire dans le lien, dangereuse pour l'humanité.
Des méthodes existentent pour pratiquer la "vraie" science, sans souffrance et viable à long terme pour tous. Il serait temps de changer de procédés scientifiques, si l'on veut que "la longévité humaine" soit "en passe de doubler" grâce aux "recherches scientifiques", comme vous l'avancez (sans sources) dans votre proposition de corrigé.

De plus, comme on l'a remarqué dans les autres commentaires, on peut lire comme phrase finale: "l’homme par son unicité demeure un mystère bien plus respectable dans l’univers". Comment ? L'homme serait donc la seule espèce "unique", ou représentant des individus "uniques" ? L'homme serait l'animal le plus respectable dans l'univers ? Au nom de quels critères, si ce n'est la pseudo-originalité humaine ? En quoi un autre animal qu'un humain devrait lui être inférieur ? Ce genre d'affirmation, selon moi, ne peut être engendré que par la croyance de la supériorité de l'homme sur tous les autres êtres sentients. L'erreur que les hommes font trop souvent est de penser à travers le prisme humain, sans considérer le fait que nous n'appartenons ni plus ni moins à la grande famille des animaux. De penser qu'on est plus évolués. Car si nous savons construire des immeubles (ce qui est donné à une catégorie très restreinte d'entre-nous), nous ne pouvons pas respirer sous l'eau comme les poissons, il nous est incapable de courir à 50 km/h, de voler naturellement avec nos membres, d'entendre à plusieurs kilomètres, de creuser à mains nues rapidement sous terre, de connaître l'identité entière d'un individu juste à l'odeur de son passage laissé dans l'herbe, ou bien de communiquer à l'aide d'odeurs uniquement. Même certaines espèces ont des capacités intellectuelles hautement plus exploitées que les humains.
Si vous ne prônez pas la domination "légitime" de la race humaine sur les autres, alors vous vous êtes sans doute mal exprimé, mais cela porte réellement à confusion.
Merci de votre attention, en espérerant une modification de l'article ou au moins une réponse.

Correction illogique

Cette correction manque de sérieux. De nombreuses affirmations sont balancées, c'est trop vague et on sent la volonté de terminer sur une forme de conclusion choisie dès le départ.
Pour parler du fond du sujet, on note notamment une idée de confrontation entre les humains et le reste du vivant, ce qui n'est pas le sujet. Élever le reste du vivant ne signifie pas abaisser l'humain, il ne faut pas tout confondre.

respecter tout etre vivant, est ce un devoir moral?

la survie de tout etre vivant reste strictement liee sinon depend de la survie des autres etres vivants, je dirais meme des autres etres en general. C'est a mon avis fondamental le respect de l'etre en global pour garantir la vie mais aussi la paix dans le monde. Il faut donc allait dela du simple fait du respect a l'egart de l'etre vivant mais planter la question du respect de l'etre tout court , puis qu'il y va de la survie de notre planete toute entiere, alors cela doit donc devenir une question mirale.

un corrigé ?

Alors là, s'il fallait écrire cette compilation d'inepties à tendance non seulement spéciste, mais réactionnaire (dans l'air du temps ?) pour obtenir une note correcte, il ne reste plus qu'à espérer que la plupart se plantent, et développent des idées plus pertinentes et novatrices. Ah, mais suis bête, depuis quand cherche-t-on à valiser la réflexion, la recherche et la remise en cause des dogmes imbéciles...

Les bras m"en tombent...

Aucun argument sérieux, on attend vainement le moment où l'auteur justifiera l'assertion si rebattue selon laquelle respecter les animaux mettrait en péril les droits de l'homme, là où les études empiriques suggèrent le contraire ; la conclusion de II 1 ("La capacité à respecter autrui semble donc d’abord une caractéristique humaine") ne découle en aucune façon de ce qui précède, l'auteur mentionne bien les recherches en étiologie, mais pour ensuite n'en tenir aucun compte en récitant son Kant.

Corrigé de philo

Bonjour, j'aimerais qu'on me rassure un peu, j'ai passé le bac de philo mercredi et j'ai pris ce sujet "respecter tout être vivant est ce un devoir moral?" J'ai fait un plan en trois parties, la première sur le respect des croyances, des mœurs, de la façon de vivre ou de penser de chacun, où j'ai parlé de la notion de liberté de chacun et que chacun devait respecter l'autre pour ce qu'il était et qu'il n'avait pas à le juger ou l'interdir de pratiquer la religion qu'il veut etc, j'ai remis en cause cet exemple avec l'exemple de la seconde guerre mondiale en disant que les homosexuels, les juifs etc avaient été interdit et donc que le devoir moral n'était pas respecté, dans cette partie j'ai aussi parlé de l'état de nature, une deuxième parti sur le respect des êtres vivants non pensant donc les animaux, végétaux etc., ici j'ai parlé de "cogito ergo sum" pour bien distinguer l'homme de l'animal mais qu'il devait tout de même être respecté parce qu'il est un être vivant mais non pensant, j'ai remis en cause en disant que l'homme consommait plus que ce qu'il lui faut et qu'il met en danger la nature et que cela était un cercle vicieux car l'homme est un être de désir, puis une troisième partie sur l'anarchie, je trouvais que c'était un exemple pas mal pour montrer qu'il existe aussi un lieu où le devoir moral est la base de la vie en petite communauté, se respecter les uns les autres, vivre les uns pour les autres, partager ce qu'on a, respecter les règles de la communauté etc, j'ai pris l'exemple du film "La Plage" pour illustrer mon idée, voilà pourriez vous me dire un peu ce que vous en pensez.
Merci

Respecter tout être vivant....

Je suis d'accord avec la philosophie générale de la correction, non avec les commentaires apportés par tous ces gens pour qui la hiérarchisation donnent des boutons.Non pourvu de réelle intelligence mais d'instinct (il est le même depuis des millénaires) un animal ne saurait être doté de droits, cependant que l'homme a des devoirs envers lui, tel celui de l'abattre avec le moins de souffrance possible et que par nécessité.

Être vivant : être humain?

Dans la question je n'ai que parlé de l'être humain, je n'avais pas fait le lien avec les animaux, du coup je me demandais si c'était grave.

Un condensé d'opinions

Un condensé d'opinions spécistes et anthropocentrées (surtout dans la partie II, et la paresse intellectuelle de sa phrase d'introduction) doublé d'un flagrant délit de dissonnance cognitive (cette transition entre le II et les III : "Il faut donc"... !).

Il est dommage d'affirmer d'emblée, et sans le démontrer, que l'homme est omnivore ; cette idée ne fait pas consensus aujourd'hui et il aurait été pertinent de la soutenir à l'aide d'un argument.

Par ailleurs, il est aussi fâcheux d'avoir omis de définir la notion de "personne non-humaine" qui semble de plus en plus s'imposer ces dernières années. Les exemples sont nombreux : Sandra, l'orang-outan Argentin, ou encore les deux chimpanzés cobayes d'une université américaine, Hercules et Léo. En France, le code civil ne classifie plus les animaux parmi les "biens meubles".

Pourquoi ne pas partir de la classification lexicale du vivant qui oppose l'homme à tous les autres animaux ? L'Homme d'un côté, et les animaux de l'autre. Comme si, finalement, le singe se situait bien plus du côté du cafard que de l'homme... Et pourtant, nous parlons bien d'être vivants (humains et non humains) : à la fois des êtres et des "vivants", sur un pied d'égalité. C'est, selon moi, sur cette problématique que repose le fond du débat : l'homme s'exclut du tout cosmologique (illustré par l'opposition homme/animal) tout en cherchant constamment à le réintégrer (existence même du doute concernant la place de l'homme et le débat qui en résulte).

Et si l'on abandonnait, pour de bon, l'héritage conceptuel de Descartes ? L'animal-machine et la pensée comme seule garantie de l'étant (permettant à l'homme de devenir maître et possesseur de la nature) ont offert les conditions de possibilité du monde moderne qui n'attache de valeur à la vie que lorsqu'elle est parée d'un symbole monétaire. Il est grand temps de poser un nouveau paradigme sur lequel construire les sociétés futures !

Respecter tout être vivant est_ce un devoir moral?

Suis entièrement en accord avec le sujet au sens stricte du terme.Mais au sens large du terme c,est fort loin d,être réalisable quant on sait que c,est le cycle du monde et les êtres vivant dans un état lion ou certaine races humaines se voient plus supérieure aux autres aussi antinomique que cela puisse parettre l.idée de respect est foulée au pied.Dans la genèse l'histoire de cain et son frère nous apprends que ce desequilibre d'ordre moral est l,instinct humain voir génétique et relative à tout être humain en parallèle avec les animaux qui n'échappent pas cette évidence de là est né la chaîne alimentaire.Mais nous devons préserver la vie en générale,et en particulier la vie humaine

L'homme a un comportement

L'homme a un comportement omnivore qui tient de sa culture, ce n'est en rien dans sa nature autrement, les végétariens et les végétaliens n'existeraient même pas. Et toujours cette peur de perdre le caractère "sacre" de l'homme. Comme si accorder au animaux le droit élémentaire de ne pas être tue pour satisfaire les caprices humains mettait en péril l’espèce humaine...Au contraire, ne plus pratiquer la loi du plus fort serait un moyen pour la société de gagner en humanité et d accéder a un plus haut degré de civilisation.

"On peut certes inscrire la

"On peut certes inscrire la non-souffrance dans une charte de défense des droits des animaux mais il faut hiérarchiser les chartes et rappeler que celle des droits de l’homme prime sur toutes les autres" : c'est ca que l'on inculque a l'ecole???? pas etonnant qu'il soit si difficile de faire changer les mentalités...

L'unicité et l'Unicité

Bonjour;
Je vous reviens au sujet de: "l’homme par son unicité demeure un mystère bien plus respectable dans l’univers."
Je ne suis pas d'accord, Si par le passé, l'homme a su s'élever et faire face à ses prédateurs et lui=même devenir un prédateur par la suite. Je ne crois pas que ce fait soit unique. Toute espèce animale connaît une croissance et une décroissance selon les conditions environnantes. Si l'homme a réussi à se créer jusqu'à maintenant de bonnes conditions de survie, c'est bien; mais aujourd'hui le défi est de taille. Il est l'ennemi de l'homme et par sa surconsommation et son pillage frénétique des ressources naturelles, il se tire dans le pied et va bientôt disparaître par arrogance et ignorance au mieux. Le caractère unique que je concède à l'homme est sa stupidité et son obstination à prendre et à se servir sans penser aux autres espèces qui lui sont de fait nécessaires à sa survie à long terme. Si vous voulez plus de détails , voyez ce livre :"Balance Point de Joseph Jenkins " en anglais ; disponible à lire en ligne gratuitement voir : lien...
http://josephjenkins.com/books_balance_contents.html
Et, si l'anglais n'est pas pour vous, je suis à traduire le livre une page à la fois; soyez patients...voir lien...
balancepointdequilibrefrancais.blogspot.com

Ma conclusion: l'homme est unique (unicité) dans sa stupidité; il a son Unicité dans son union avec tout ce qui est Vivant. Et à ce titre, il se doit de considérer la Vie et s'obliger à sortir de son égocentrisme pour penser à l'autre qui est en réalité Lui-Même. Nous sommes tous Un...

@philomag

Flux Twitter alimenté par @cyrildruesne et @CedricEnjalbert
“Tant qu’on ne s’est pas mis du côté des opprimés, pr sentir avec eux, on ne peut pas se rendre compte” Simone https://t.co/9CFkCIR3EI

Brèves

Derniers commentaires

Merci, cher Cédric, de cet article fort utile et très éclairé !

En ce moment, on ne compte plus le nombre d'intervenants sur le sujet Veil / Weil qui ne savent même pas...

Le problème avec le sexe...C'est qu'on en parle pour en dire tout, et en penser le contraire. On di...

Une grande pianiste et une femme extraordinaire sympathique et dont les interviews sont très intéressants j ai...

les temps changent.....

Combien il est pertinent cet échange entre deux "penseurs de l'enfance"! Il m'éclaire inf...

Monica Bellucci est-elle nécessairement belle?
Personnellement, je répondrais que oui. Très belle, mê...

@ Maisonneuve : voilà un commentaire d'une clarté exemplaire et pas jargonneux du tout. Et, pour ne pa...

Bonjour , j'ai eu ce sujet en compo et je voudrais savoir si jaurais une bonne note si dans mon dvpt j...

Bonjour, et merci pour votre message et votre intérêt. Ce hors-série n'est malheureusement plus en ven...