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Bac philo 2016 - Filière technologique

Pour être juste, suffit-il d’obéir aux lois ?

Avertissement : il ne s’agit ici que de pistes de réflexion et non d’une copie type nécessairement attendue par vos correcteurs. D’autres approches, d’autres thèses et arguments sont possibles. 

Introduction.

Par définition, les lois fixent des limites à nos libertés et encadrent nos actions. Ce sont des principes juridiques de coexistence des hommes en société. La loi s’avère juste dans la mesure où elle est légitime, c’est-à-dire fondée en droit, élaborée et votée conformément aux valeurs et aux principes reconnus d’un État. En ce cas, légalité, légitimité et justice vont ensemble et obéir à la loi, c’est être juste.

Seulement, parfois, la loi heurte notre sens de la justice. Une loi ou l’application d’une loi semblent injustes au nom de l’idée que nous nous faisons, nous, de ce qui est juste ou pas en fonction de nos croyances et nos convictions propres. Dans ce cas, obéir à loi n’est pas considéré comme juste.  Mieux, il y a des cas où il semble même qu’il soit plus juste d’y désobéir. Autrement dit, ce qui est légal n’est pas toujours ni juste ni légitime et il ne suffit pas d’obéir à la loi pour être juste. 

 

Partie I.

Obéir à la loi, c’est être juste.

Le rôle de la loi est de permettre à chacun d’exercer sa liberté, ce qui exige de poser des limites. Une loi juste imposera les mêmes restrictions à chacun, donc les mêmes droits et les mêmes devoirs. De plus, le droit implique l’égalité de tous devant la loi. En garantissant la liberté et l’égalité, la loi fixe les limites entre ce qui est juste et ce qui est injuste. Si mon voisin empiète sur mon terrain, il ne respecte pas la loi sur la propriété privée et donc prend quelque chose qui me revient. Il crée donc de l’injustice. Dans ce cas, c’est bien la loi qui permet de distinguer entre  conduites juste ou injuste. Sans loi, tout le monde interpréterait à sa manière la justice. Il y aurait autant d’avis sur la justice que d’hommes et cela entraînerait un état de conflit permanent dans lequel personne ne pourrait réellement profiter de sa liberté. Non seulement la loi définit ce qui est juste, mais elle doit être la seule à le dire sous peine de conflit. Du coup, il suffit d’obéir à la loi pour respecter cette justice et agir de façon juste soi-même. Peu importe que j’apprécie la loi ou pas, et même si, au fond de moi, je suis en désaccord avec elle, je dois lui obéir, car elle légitime et cela me rend juste. 

Partie II.

Il ne suffit pas toujours d’obéir à la loi pour être juste.

Même si la loi est votée de façon légitime, on peut considérer qu’elle est parfois injuste, car non conforme à l’idée que l’on se fait de la justice. Dans ce cas, il ne suffit pas d’obéir à la loi pour être juste. Une loi peut, par exemple, ne pas être conforme aux droits de l’homme et, à ce titre, nous ne sommes pas tenus de lui obéir.

De même, appliquer et respecter la loi de façon trop rigide ou trop mécanique peut être source d’injustice. Un policier qui verbalise un conducteur qui a tous ses points de permis et dont c’est la première infraction peut sembler injuste même s’il obéit à la loi.

De plus, il y a d’autre manière d’être juste que d’obéir à la loi. Car celle-ci ne concerne pas et n’encadre pas, heureusement, toutes nos actions. La notion de justice appartient aussi au registre de la morale et pas seulement au droit. Un professeur qui traite différemment deux élèves en raison de préférences personnelles ne viole aucune loi particulière, au sens juridique du terme, mais il est injuste.

Partie III.

Dans certains cas, il faut même désobéir à la loi pour être juste.

Comme nous l’avons évoqué, la désobéissance peut même être l’action la plus juste. Dans certaines circonstances historiques, des hommes, au nom de la justice, se sont donné le droit de désobéir à la loi alors que celle-ci avait été prise conformément aux institutions. À l’inverse, d’autres se sont réfugiés derrière l’excuse du devoir d’obéissance à la loi pour ne pas se révolter et accomplir les consignes injustes qu’on leur donnait. Autrement dit, pour faire progresser la justice, il faut savoir parfois ne pas obéir à la loi. Celle-ci n’est donc pas l’unique source de la justice pour les citoyens. 

Conclusion.

Cependant, si chacun se revendique de l’idée personnelle qu’il se fait de la justice, tout le monde risque de contester la loi en permanence et elle n’aura plus aucune autorité. La loi n’est pas la justice certes, mais une cité sans loi ne connaîtra jamais  la justice non plus. Il faut donc trouver une forme politique dans laquelle force revient toujours à la loi en dernier recours, mais où les citoyens peuvent aussi exprimer leur désaccord pour faire changer la loi. Un État juste est donc celui dans lequel la loi définit la justice au sens juridique du terme, mais autorise aussi sa contestation au nom de certains principes supérieurs comme c’est le cas dans une démocratie. En France, par exemple, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est intégrée à la Constitution. Ce qui autorise un citoyen à contester une loi au motif qu’elle ne serait pas compatible.

Vos réactions

Votre proiposition de corrigé

Je crois que vous ne traitez pas le sujet.
One ne demande pas d'examiner à quelque condition un loi (une loi et non les lois) est juste. Elle ne l'est pas du simple fait d'être légitime dans son élaboration et sa promulgation.
Et ce que l'on demande c'est si la personne assujettie va se trouver plus juste du simple fait d'obéir aux lois (au pluriel).
La réponse est évidemment non.
Mais je ne veux pas me lancer dans la dissertation complète ici.
Mon intervention était pour vous dire que votreproposition, tout en constituant ujne corpus très solide, n'est pas la réponse à la question posée par le sujet.
Merci de votre atttention et excusez moi de n'être pas d'accord.

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