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Le Labyrinthe - souffle des temps.. Tamisier..

Le Labyrinthe - souffle des temps.. Tamisier..

Souffle et épée des temps ; archange ; prophéte : samouraï en empereur : récit en genre et en nombre de soldats divin face à face avec leur histoire gagnant des points de vie ou visite dans des lieux saint par et avec l'art ... soit l'emblème nouvau de jésuraléme.

Doit-on souhaiter que l'humanité parle une seule langue ?

Remarques préliminaires : ce qu'il ne fallait pas faire

Sur vingt-trois copies, quatorze ne dépassent pas huit. Fatalité ? Méchanceté du correcteur ? Evidemment non. Insuffisance des connaissances ? Manque d'aptitudes philosophiques ? Sans doute, mais encore faut-il préciser en quoi. Que trouve-t-on de commun à ces copies médiocres ? Toutes, elles répondent au sujet selon le plan suivant : I/ Une langue universelle présenterait des avantages pratiques. II/ Mais tout de même cela appauvrirait l'humanité. III/ Alors il faut les deux. Conclusion : oui mais non. Certaines conclusions tentent même, suprême grand écart mental, de répondre à la fois oui et non : contradiction pure et simple. Dans le pire des cas, le III disparaît : la copie ne dépasse pas le niveau du "pour ou contre ?", du "c'est mon choix", bref, du talk-show. Hélas, la philosophie commence où s'arrête le débat d'opinions : les copies qui s'y cantonnent ne recueillent donc pas plus de huit ; encore une telle note s'avère-t-elle généreuse puisqu'il ne s'agit même pas de philosophie.

Isolons le défaut : ces copies tentent de répondre d'emblée à la question. On imagine assez bien le candidat, craignant de manquer de temps, foncer bille en tête pour rassembler des idées dans trois grandes cases intitulées "oui", "non" et "autres trucs en rapport avec la question". Ce souci de "remplir" trois parties conduit, précisément, à un remplissage manifeste : la dissertation, faute d'enjeux, reste gratuite. Les introductions de telles copies, écrites "parce qu'il en faut bien une", tirent déjà à la ligne et agacent d'emblée le correcteur : il pressent (il se trompe rarement) combien les pages suivantes se boursoufleront d'une glose prévisible, fade, réchauffée, ennuyeuse parce que l'auteur s'est lui-même ennuyé à l'écrire. Quel pensum ! Ces copies confinent au somnambulisme : l'auteur en reste absent ou affiche malgré lui un détachement hautain qualifiable, sans exagérer, d'antiphilosophique. Elles déchoient vers le niveau de l'édito et semblent même répondre à la question "Pour ou contre l'anglais ?"

Pourquoi cet affadissement de la question ? Parce que le candidat n'a pas perçu en quoi la question soulevait un problème et dépassait l'épreuve scolaire obligatoire pour dresser, selon le mot de Platon, "un rempart qu'il faut franchir en combattant" (Sophiste, 261a). Répétons-le : déterminer le problème précis (et capital) que pose la question constitue la priorité des priorités.

Soyons justes : les copies ne s’aveuglent pas complètement sur les enjeux du sujet mais le plus souvent elles s’en tiennent à un niveau sinon dérisoire, du moins très insuffisant. Signalons tout de suite que cette insuffisance tient en partie à un manque de connaissances. De nombreuses copies méconnaissent la dimension réelle du sujet, à savoir l'humanité même - puisque, comme l'explique Aristote, l'humain est le "zoôn logôn echôn" (voir le cours sur le langage). Un problème de cette ampleur excède la seule conjoncture économique. Un peu de hauteur ! Le cas des traducteur et des interprètes, de leurs emplois, de leur coût, des risques de traductions erronées qu’ils induisent, des retards qu’ils provoquent dans les négociations commerciales ou politiques, méritait mention, à condition de faire preuve de diplomatie. Certaines copies semblaient crier : "À bas les interprètes et leurs privilèges indus ! Vive la langue universelle qui nous permettra enfin de nous passer de ces parasites !" Autre exemple, il restait inadéquat de gloser ad nauseam, comme huit copies l’ont fait, sur les avantages touristiques d’une langue unique. Vous pouviez mentionner ce point, mais à la double condition de dépasser ce niveau et de ne pas vous y appesantir pendant vingt lignes comme si vous aviez pour unique souci la communication avec les autochtones pendant vos prochaines vacances.

Autre difficulté liée aux enjeux : parfois, faute de problème suffisamment frappant, la copie se fait une montagne d'un obstacle somme toute réduit, voire illusoire. Une copie a par exemple condamné la langue universelle au motif qu'un "individu est libre de choisir son mode de communication." Vraiment ? Vous, par exemple, êtes libre de vous exprimer en latin, en mandarin ou en wolof ? Du reste, votre langue maternelle vous a été inculquée, faut-il vous le rappeler, de vive force, à l’aide d’exercices de grammaire, de dictées, de commentaires de textes – on vous l’a donc imposée. Enfin, prétendre l’individu libre de choisir son mode de communication constitue une contradiction dans les termes : puisqu’il s’agit de communiquer, il apparaît nécessaire de tenir compte du destinataire et le cas échéant de respecter certains égards.

Enfin, prenez garde aux aveux malheureux. Plusieurs copies m’ont affirmé que l’anglais était une langue facile. Ah oui ? Quelle différence faites-vous entre "Can I open the window ?", "May I open the window ?" et "Shall I open the window ?" ? Vous aurez remarqué aussi que les dictionnaires bilingues français-anglais sont moins épais que les dictionnaires bilingues anglais-français (de 10% environ). La différence ne tient pas au nombre d’entrées, mais tout simplement au fait que l’anglais, langue beaucoup plus ambiguë que le français, exige des notices plus longues pour chaque entrée (chaque terme connaît plusieurs équivalents en français). L’anglais présente donc des nuances très précises selon le contexte, rendues, dans d’autres langues, par des mots différents. Maîtriser les finesses de la langue anglaise constitue un défi à la raison et au sentiment (pour reprendre le beau titre de Jane Austen). Aussi gardez-vous d’affirmer que l’anglais est "simple". Des déclarations péremptoires de ce genre indiquent soit votre méconnaissance de la langue de Shakespeare, soit un jugement vicié.

Néanmoins, une fois ces premiers enjeux soulevés, tentons de les approfondir. On constate deux pistes de recherche. L’une envisage l’aspect pratique du langage, et dans cette perspective, une langue universelle paraît souhaitable ; l’autre examine ses conséquences morales, et la réponse à la question sera alors beaucoup plus nuancée.



Première piste de recherche : l’aspect pratique du langage

D’un point de vue strictement communicationnel, le langage constitue un système arbitraire de signes destinés à la compréhension mutuelle entre interlocuteurs. Un signe constitue un lien entre un signifiant (le mot « vache » par exemple) et un signifié (l’idée de la vache) : voir le texte de Ferdinand de Saussure dans le cours sur le langage.

Ceci posé, et revenant à l’ambition d’un langage pratique, nous pouvons énumérer ses vertus : il doit en effet être clair et cohérent, de sorte qu’aucune ambiguïté ne perturbe la bonne compréhension du message. Plus exactement, un tel langage doit présenter des relations biunivoques avec les choses. L’idéal serait qu’à chaque chose corresponde un mot et un seul, qu’à chaque mot corresponde une chose et une seule.

Les langages existants ne remplissent pas ces conditions. Certaines choses ont plusieurs noms ("chevaux" et "dadas" par exemple) ; certaines choses n’ont pas de noms (les virus au XVème siècle) ; certains noms désignent plusieurs choses ("rose" désigne à la fois le chair, le parme, le saumon, le cramoisi…) ; certains noms ne désignent rien (les "humeurs peccantes"). D’un point de vue strictement pratique, donc, les langues existantes (y compris l'anglais) restent insuffisantes ; passer d’une langue à l’autre, sous ce rapport, n’induirait aucun avantage précis. Cependant, un langage efficace selon les critères donnés ci-dessus constituerait un progrès majeur dans toutes les sciences. Il formerait un outil de travail indispensable en médecine, en physique ou encore en génétique (seules cinq copies s’avisèrent de cette dimension du problème).

Nous nous trouvons donc devant cette difficulté : le langage universel est souhaitable à condition qu’il présente ces qualités particulières énumérées précédemment, or aucun langage actuel ne présente ces qualités. Si, donc, l’on se propose d’obtenir les avantages d’un langage universel, il va falloir le constituer de toutes pièces.

Bien des philosophes ont rêvé une telle réforme du langage, par exemple Platon, Leibniz, Russell ou encore Wittgenstein (cf. proposition 4.003). Notons tout de suite qu’un tel espoir n’a rien d’irréaliste. Définissons par exemple la syllabe comme toute combinaison de consonnes et de voyelles de la forme CCVC, en admettant le son silencieux (noté 0). "Brut" s’écrit ici brut, "art" s’écrit 00ar, et "Paris" (deux syllabes) s’écrit 0par-00i0. Il existe dix-neuf sons-consonnes en français, et autant de sons-voyelles. Si l’on exclut par principe les syllabes imprononçables faute de voyelle (donc en rejetant la possibilité du signe 0 en position V), on obtient 20 x 20 x 19 x 20 = 152.000 possibilités d’une seule syllabe (trois fois plus d’entrées que le Petit Robert). Deux syllabes génèrent vingt-trois milliards de combinaisons, soit largement plus que tous les mots de toutes les langues existantes au monde (cinq mille langues dans le monde, que multiplient deux cent mille mots par langue, donnent un milliard de mots au total). On notera aussi que la combinatoire permet d’associer les syllabes les unes aux autres, à l’infini. Un tel langage serait donc potentiellement capable de tout exprimer. De plus, dans la mesure où il serait parfaitement clair, un tel langage exclurait toute équivoque, et les faux problèmes s’y dissoudraient sans peine.

De surcroît, un tel langage, en réduisant les risques de malentendu, en favorisant les échanges humains, pourrait garantir, presque à lui seul, la concorde universelle (la notion de concorde, proche de celle d’entente, me semble préférable à celle de "paix"). Tel était d’ailleurs l’objectif de l’espéranto, langue inventée en 1887 par le docteur Zamenhof à partir des structures grammaticales indo-européennes. D’une très grande simplicité d’apprentissage, l’espéranto a vocation à devenir la langue internationale du commerce, de la diplomatie et de la science.

Si je n’étais pas un juif du ghetto, l’idée d’unir l’humanité ou bien ne m’aurait pas effleuré l’esprit, ou bien ne m’aurait pas obsédé si obstinément pendant toute ma vie. Personne ne peut ressentir autant qu’un juif du ghetto le malheur de la division humaine. Personne ne peut ressentir la nécessité d’une langue humainement neutre et a-nationale aussi fort qu’un juif, qui est obligé de prier Dieu dans une langue morte depuis longtemps, qui reçoit son éducation et son instruction d’un peuple qui le rejette, et qui a des compagnons de souffrance sur toute la terre, avec lesquels il ne peut se comprendre. […] Ma judaïcité a été la cause principale pour laquelle, dès la plus tendre enfance, je me suis voué à une idée et à un rêve essentiel, au rêve d'unir l’humanité.
Dr Lejzer Zamenhof, Lettre du 21 février 1905 à Alfred Michaux

Quelque ambition qu’il se donne, un tel langage universel devrait en tout état de cause être institué. L’histoire a connu de telles tentatives, justement avec l’espéranto. Fondation encore à l’œuvre : Albert Jacquart, aux dernières élections régionales, présentait une liste dont l’unique programme appelait à l’adoption de l’espéranto comme langue officielle de l’Union. Combat d’arrière-garde en apparence car, comme six copies le remarquèrent, l’espéranto n’a pas réussi (pour le moment) à s’imposer. Ce constat d’échec, cependant, ne pouvait suffire : il fallait au moins conjecturer sa cause.


Deuxième piste de recherche : l’aspect culturel du langage

Si l’on abandonne les langues inventées pour observer les langues historiques, on remarque que certaines langues ont pu jouer un rôle unificateur. Ainsi, à l’évidence, le latin et l’anglais, mais aussi d’autres langues que les copies n’ont jamais mentionné comme le mandarin, le grec ou encore, à l’heure actuelle, l’arabe classique. Langues dominantes, mais jamais de manière définitive, jamais de manière absolue. Pourquoi ?

Il eût été nécessaire d’indiquer comment le latin se désagrégea en plusieurs langues aussi grammaticalement différentes que l’italien, le corse, le français, le provençal, l’espagnol etc. Il eût aussi été utile de rappeler les vives résistances rencontrées par Napoléon pour imposer le français comme langue nationale dans toutes les provinces (ci-contre : Napoléon, créateur des lois de Jean-Baptiste Mauzaisse, 1833). L’unification de la langue implique l’uniformisation culturelle, laquelle ne peut s’accomplir qu’au terme d’une domination politique ou économique.

À ce niveau, nous ne quittons pas encore l’idée reçue. Pour nous élever, il faut au moins que nous commencions à nous mettre à la place des locuteurs d’une telle langue dominante, et rappeler que "barbare" constitue en grec un mot imitatif supposé singer les sons rauques et âpres des langues perses et gothiques. Les langues de la science, langues dominantes, langues de culture et de religion, méprisent les autres langues – d’où une remarque indispensable : outre l’objectif de communiquer avec des interlocuteurs, une langue a au moins autant pour objectif d’exclure de la compréhension tous ceux qui ne la parlent pas.

Faisons la part des aspects pratiques : il semble manifeste que, puisque chaque région du monde diffère par son climat, sa géologie, sa flore et sa faune, certains mots seront employés à tel endroit et non à d’autres. Cette observation pourrait effectivement expliquer en partie pourquoi les langues dominantes ne se maintiennent pas ; mais au-delà de ces questions, une part de chauvinisme doit aussi être prise en compte. Forcer autrui à parler une langue qui n’est pas sa langue maternelle, c’est aussi le forcer à renoncer à une culture, à des habitudes, à des croyances. Plus exactement, c’est mettre en doute un certain nombre de règles grammaticales et lexicales qui guident notre action et structurent notre pensée.

A ce stade, la tentative de faire parler "une seule" langue à l'humanité entière apparaît beaucoup plus contestable. Non seulement la richesse purement linguistique des diverses langues disparaîtrait, mais encore une langue de domination aussi universelle entraînerait de funestes  effets sur la pensée, disciplinée dans le moule rigide d'une grammaire inaltérable. L'apprentissage d'une langue étrangère permet de prendre conscience des limites grammaticales de la langue maternelle et de ses présupposés philosophiques : par exemple, le français ne parvient pas commodément à rendre les nuances entre "may I", "can I" et "shall I", si naturelles en anglais. Une telle critique de la langue entraîne une curiosité philosophique qui risquerait de disparaître dans l'hypothèse où l'humanité parlerait "une seule" langue.

Sur ce point, mentionner le totalitarisme, et plus encore les explications de George Orwell sur la "Newspeak" de son roman 1984, pouvait apporter une dimension nouvelle à la question. Il semble fort peu souhaitable que les humains possèdent une langue universelle dont ils seraient incapables de sortir.


La synthèse : l’humanité conçue comme groupe homogène

Comme toujours, le sujet autorisait plusieurs synthèses.

Il était d'abord possible, mais vraiment très facile, de distinguer entre "une seule" langue et "une langue universelle". Dans ce sens, le III pouvait promouvoir une langue internationale des échanges et de la diplomatie, destinée à réduire les mésententes, tout en maintenant l'existence de langues locales diverses. Il convenait d'argumenter en précisant qu'une telle "langue universelle" existe déjà, en science par exemple : il s’agit des fameuses USI (unités du système international) combinées au formalisme mathématique.

Une autre synthèse pouvait également être envisagée à partir d'une critique de l'idée précédente. Peut-on vraiment qualifier de "langue" le formalisme mathématique, puisqu'il ne connaît aucune poésie, aucune littérature, aucun jeu de mots ? Pourtant, si cette capacité artistique et ludique constitue une dimension fondamentale de toute "langue" stricto sensu, il s'ensuit qu'un langage, si totalisant qu'il soit, si brutalement que les tyrans l'imposent, ne parviendra jamais totalement à maîtriser et à brider toutes les pensées des locuteurs. Dans ce sens, la poésie peut dénoncer la langue du pouvoir, en la contraignant dans des tournures qui la déforment, la mutilent ou lui imposent le silence, un authentique acte de résistance, comme l'y parviennent Tristan Tzara, Pablo Neruda, Francis Ponge ou encore Michael McClure. Une manière individuelle d'employer le langage (ce qu'on appelle à proprement parler le "style" d'un auteur) esquive victorieusement les tentatives de manipulation. Au nom du réalisme, il était alors possible d'écrire que "la" langue universelle constitue une pure utopie : son apparente unicité masquerait fort mal une pluralité de voix et de styles. Aussi une langue de toute l'humanité n'apparaît-elle pas souhaitable, puisqu'elle n'est pas réalisable : on concluait alors sur un "non" clair et net.

Pourtant, ce même argument justifiait une réponse contraire : si de facto les poètes écartent le risque totalisant d'une seule langue, alors pourquoi la rejeter, puisqu'elle présente des avantages pratiques ? Si en effet nous rappelons l’intimité entre langage et culture, alors il faut postuler, si nous voulons envisager sérieusement un langage universel, qu’au-delà des particularités locales de chaque peuple se dissimule un système de pensée commun à tous les humains ; et que l’humanité, si diverse qu’elle semble, peut néanmoins s’envisager comme un groupe homogène.

Rêve insensé ? Au contraire : le fait même que des relations commerciales, matrimoniales, politiques, religieuses, culturelles ou même militaires, puissent exister entre peuples de pensées profondément différentes laisse supposer que toutes ces cultures possèdent entre elles un fond commun, des structures mentales et psychologiques communes. Tout comme, dans l’Union Européenne, le droit communautaire se constitue par comparaison systématique de tous les droits de l’union et par émergence des principes communs, il suffirait pour constituer la langue universelle de dégager les principes grammaticaux et les concepts communs à toutes les langues. Toute langue, ensuite, qui répondrait à ces exigences minimales, pourrait servir de langage universel.

Notons au passage que les différences de vocabulaire n’ont ici aucune importance : il suffirait d’établir un dictionnaire universel compilant tous les mots du monde pour s’entendre. Tâche immense ? Sans doute, mais l’encyclopédie aussi, à ses balbutiements, devait paraître une ambition démesurée. L’actuelle absence de culture commune à tous les peuples du monde ne peut aucunement servir d’objection contre la langue universelle, puisque celle-ci est justement supposée accomplir cette culture commune, tout comme le français a soudé des provinces aussi différentes et inconciliables (en apparence) que la Corse et l’Alsace, la Savoie et la Bretagne. Désespérer de la langue universelle au motif qu’il n’existe pas encore de culture humaine commune revient à confondre la cause et l’effet. On pourrait alors conclure sur les signes annonciateurs de l’apparition d’une culture commune : ONU, Tribunal Pénal International, création de l’euro, prix Nobel de littérature, forment autant d’indices d’un rapprochement progressif des peuples.


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chose 08/03/2016 21:24

truc de marde je n'y crois pas du tout

nimbus 13/02/2007 16:35

Oserais-je dire a mon tour que vous ne menagez pas vos éleves ?. Cela étant,  je crois que le terme "copies" plutot que  "eleves" est aussi une façon de ne pas trop les "montrer du doigt" sur un site somme toute, public.Pour le reste, j'ai une question : vous parlez dans votre texte des mots communs a plusieurs idées ou choses, ce qui complique la compréhension. Ne croyez-vous pas que l'adoption dans votre langue universelle de ce que l'on appelle communément "argot de métier" pourrait , en partie du moins, resoudre aussi ce probleme ?   

Faggiani 11/02/2007 14:34

Il me semble intéressant de noter que près de 700 tentatives depuis le Moyen Âge (je pense avoir lu cela sur le quid), ont essayé de créer une langue universelle.
 

Une autre chose me paraît aussi à rapprocher de ce désir de communication universelle, c'est la montée progressive de l'unification universelle.
C'est-à-dire que nous sommes passées de la tribu à la cité, de la cité aux pays, du pays à la nation et de la nation au continent des nations (Europe, Asie, Amérique latine etc.)
 

 

Jean Pacquet 31/01/2007 15:19

Non mais franchement je ne sais pas pour qui vous vous prenez mais en tout cas j'ai honte d'avoir lu votre écrit. Peut-être allez vous dire "pour qui il se prend lui de me parlez ainsi".
Votre premère partie est particulièrement déplaçée vis à vis des élèves. D'ailleurs vous ne les appelés pas comme ça mais plutôt "des copies" (regardez vous même).
Je suis réellement frustré qu'une personne et peut-être même un collègue enseignant puisse écrire de telles phrases.
 "combien les pages suivantes se boursoufleront d'une glose prévisible, fade, réchauffée, ennuyeuse parce que l'auteur s'est lui-même ennuyé à l'écrire. Quel pensum ! Ces copies confinent au somnambulisme "
Les élèves ont le droit de ne pas aimer la philosphie ou rédiger des dissertations. Il ne vous est pas demandé monsieur de faire de vos élèves des philosophes ou penseurs. Il n'est pas non plus demandé à notre très cher avenir d'exceller dans toutes les matières et de rédiger des copies dignes de vos plus grands philosophes.
Vous m'indignez monsieur et j'espère que ce commentaire aussi médiocre qu'il soit vous remettera en question sur votre façon de juger vos élèves.

JérÎme Coudurier-Abaléa 13/02/2007 11:49

Cher Jean,
Non, je ne me demande pas "qui vous êtes" pour me "parler ainsi". J'admets tout à fait la critique sans avoir besoin de demander des lettres patentes à celui qui l'émet, et je reconnais le caractère très direct de mon ton dans ce corrigé.
Quelques remarques cependant.
"Vous ne les appelez pas [des élèves]," me reprochez-vous, "mais plutôt des copies". Evidemment ! Ce n'est pas après les "élèves", que j'en ai. Ils ont tout à fait le droit d'avoir des opinions, et je n'attaque pas du tout leurs personnes, leurs sensibilités, leurs caractères ou leurs avis. En revanche, leurs fautes, leurs confusions, leurs contresens, leurs approximations, si elles ne diminuent en rien leur droit au respect, commandent une réaction ferme du professeur. Je corrige des copies, point barre : je ne discipline pas les élèves, fusse pour les "éduquer". Voilà pourquoi je mets "copies", et pas "élèves".
"Les élèves ont le droit de ne pas aimer la philosophie" : je n'en disconviens pas ! mais en même temps, j'ai le droit, et même le devoir, en tant que prof de philo, de ne pas aimer des copies qui ne sont ni des dissertations ni de la philosophie. A vrai dire, je suis même payé pour ça.
"Il ne vous est pas demandé de faire de vos élèves des philosophes ou penseurs". Cher collègue, on a les ambitions qu'on peut. Personnellement, j'espère bien que, parmi mes élèves, certains goûteront tellement mon enseignement qu'ils voudront poursuivre dans cette voie ; à l'instar d'Izambard, j'espère bien compter parmi mes élève un futur Descartes ou un futur Nietzsche. Notre métier de "maître" ne prend son sens plein, évidemment, qu'au moment où l'élève nous dépasse. De même, j'ose espérer que les collègues de maths, de physique et d'éco souhaitent que, dans leurs classes, certains inscrivent leur nom aux côtés de Nash, ou Bohr, ou Keynes. Si on ne veut pas que certains de nos élèves soient un jour amenés à nous remplacer, je ne vois vraiment pas pourquoi on fait ce métier.
"Il n'est pas demandé à notre très cher avenir d'exceller dans toutes les matières" : je ne puis m'empêcher de noter que vous glissez, à votre tour, des personnes "élèves" à un neutre et abstrait "avenir". Non seulement j'espère que nos théories actuelles paraîtront des sortes d'exercices un peu simplets aux yeux des générations qui nous suivent, mais je souhaite même que la majorité de nos élèves excelle dans une majorité de matières. Par ailleurs, je ne crois pas du tout que ce corrigé atteigne l'excellence : disons qu'il se situe à un niveau un poil plus élevé que celui qu'on attend en fin de Terminale (mais pas beaucoup plus d'un poil : et on peut effectivement le trouver sous la plume d'un élève doué). Du reste, s'il n'est pas question d'exiger de tous l'excellence partout, je crois très pernicieux de ne pas l'exiger "en général", ce qui conduit forcément à la dissimuler. Il me semble galvanisant de voir qu'on a du champ libre, que les montagnes nous attendent, que les possibles sont ouverts. La moyenne planplan et marécageuse n'a jamais excité personne ; et à quoi bon s'intéresser à un truc dont on sait, évidemment, qu'on "peut le faire" ? La vie n'a d'intérêt qu'à partir du moment où on peut échouer ; c'est-à-dire, où on peut mieux faire.
"J'espère que ce commentaire aussi médiocre qu'il soit vous remettra en question sur votre façon de juger vos élèves" : mais, cher Jean, je n'ai pas attendu votre prose. Pour moi, la remise en question, c'est à la fin de chaque cours. Qu'est-ce qui a "marché" ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Pourquoi ? Qu'ont-il saisi ? Qu'ont-ils retenu ? Comment faire pour que le cours "passe" mieux ? Et bien évidemment, toutes ces questions supposent qu'on s'intéresse d'abord aux élèves, et qu'on fasse preuve d'honnêteté à leur égard, mais aussi d'une intransigeance catégorique à l'égard de ses propres faiblesses, erreurs, inexactitudes, approximations, injustices... sitôt qu'on en a connaissance, bien sûr. Il faudrait un orgueil démesuré pour penser le contraire.
Excellente continuation à vous, cher Jean.

Solene 12/02/2006 18:43

Question naïve : pourquoi la chouette préside-t-elle aux corrigés de dissertes ?

JérÎme Coudurier-Abaléa 13/02/2006 11:55

Parce que c'est chouette, ha, ha.Bon.Non, la raison fondamentale, c'est que la chouette est l'attribut d'Athéna, la sagesse.